Plantation de myrtilles : choix du lieu et du moment, subtilités

Les myrtilles sont de plus en plus appréciées des jardiniers. Grâce à une bonne technique agricole, elle offre chaque année une récolte de baies utiles et savoureuses. Mais pour cela, il faut connaître quelques secrets de plantation et d’entretien de la plante.

Contrairement aux groseilles, aux groseilles à maquereau et à d’autres plantes à baies familières, les myrtilles plantées dans le premier coin de la clôture ne porteront pas de fruits. Au bout de quelques saisons, il dépérira. De plus, vous devez le nourrir d’une manière différente des autres arbustes du site, car l’humus et la cendre habituels pour les myrtilles sont un véritable poison.

Choix du lieu de plantation des myrtilles

Lors du choix du lieu de plantation des myrtilles, il convient de tenir compte de l’éclairage du site, de l’acidité et de la fertilité du sol.

Éclairage et protection contre le vent

Les myrtilles aiment les zones ensoleillées, il est donc recommandé de les planter dans un endroit ensoleillé et bien éclairé. Le manque de lumière peut entraîner un retard dans le développement de la plante, ainsi qu’une baisse des rendements et une détérioration de la saveur des baies.

Pour éviter que l’arbuste ne souffre des vents froids et des forts courants d’air, il est préférable de lui attribuer un endroit protégé du vent, par exemple, près d’une clôture ou du côté sud de la maison, de la grange ou d’un autre bâtiment.

Le sol

La myrtille fait partie des rares cultures qui ne peuvent se développer pleinement que sur un sol acide. Le niveau d’acidité optimal se situe entre 4,0 et 5,0. C’est l’un des facteurs clés de la réussite de la culture des myrtilles, car ce n’est que dans ce type de sol que la culture pourra extraire tous les éléments nutritifs dont elle a besoin. Dans un sol neutre, et surtout alcalin, les myrtilliers ne pousseront pas bien et risquent de mourir.

À propos !

Contrairement à de nombreuses cultures, les racines des myrtilles ne présentent pas de poils racinaires. Mais il y a la mycorhize, un champignon symbiotique. La plante donne à la mycorhize de la matière organique et reçoit « en retour » du sol les minéraux nécessaires (azote, potassium, phosphore, etc.) et de l’eau. La mycorhize ne peut vivre que dans un environnement acide, c’est pourquoi les myrtilles ne peuvent pousser et fructifier que dans un sol acide. Si l’on ajoute des cendres ou de la matière organique (humus, compost, fumier de poule, etc.) au sol, l’acidité du sol diminue, il s’alcalinise et la mycorhize meurt. L’arbuste perd alors sa capacité à absorber l’humidité et les nutriments du sol et meurt rapidement. C’est pourquoi il est strictement interdit de nourrir les myrtilles avec de la matière organique.

Si l’acidité du sol ne répond pas aux besoins du myrtillier, il faut l’augmenter. Cela peut se faire, par exemple, en ajoutant des engrais contenant du soufre : sulfate d’ammonium, sulfate de potassium, sulfate de magnésium et autres. La quantité de soufre nécessaire dépend de l’acidité initiale du sol et de sa composition mécanique : sur les sols argileux, la substance doit être ajoutée en plus grande quantité, sur les sols sablonneux, en moins grande quantité. En moyenne, cette quantité est de 50 g de soufre par mètre carré. En général, le soufre est introduit sous le bêchage au printemps. Il est préférable de commencer à préparer le sol six mois à un an avant la plantation, afin d’avoir le temps de faire les ajustements nécessaires.

À propos !

Le soufre est utilisé non seulement comme acidifiant du sol, mais aussi comme engrais pour les myrtilles. En outre, il possède des propriétés fongicides, ce qui permet de protéger simultanément les plantes contre l’apparition de diverses maladies. Certains jardiniers utilisent également le soufre pour lutter contre les parasites. Par exemple, pour détruire les parasites hivernants au printemps, lorsque l’air se réchauffe jusqu’à 15°C, les myrtilliers sont traités avec du soufre colloïdal.

L’acidification du sol sous les myrtilles peut se faire non seulement avec des engrais contenant du soufre, mais aussi avec une solution faible d’acide sulfurique ou d’électrolyte (10-15 ml pour 10 litres d’eau).

Outre l’acidité, l’humidité du sol est très importante pour les myrtilles. Cette culture aime l’humidité, mais en même temps ses racines ne doivent pas être dans l’eau. Pour éviter la stagnation de l’eau, le sol où l’arbuste est planté doit être bien drainé.

Le myrtillier préfère les sols légers, sablonneux ou tourbeux. Si le sol est lourd et argileux, il faut ajouter du sable ou de la tourbe pour améliorer la structure.

Meilleure période pour planter des myrtilles

Quand planter des myrtilles ? Vous pouvez le faire à n’importe quelle saison chaude – au printemps, en automne et en été. Mais il y a quelques nuances.

Le meilleur moment pour planter des myrtilles est le printemps, avant l’éclosion des bourgeons sur l’arbuste. À cette époque, le sol est déjà suffisamment chaud et les arbustes auront le temps de s’enraciner bien avant l’arrivée de l’hiver. Paillez le sol autour de la plante pour retenir l’humidité. S’il y a un risque de gelées, recouvrez les myrtilles avec du spunbond. La plantation au printemps donne aux myrtilles le temps de s’adapter et de développer leur système racinaire, ce qui réduit le risque de dégâts causés par le gel en hiver.

Il est également possible de planter des myrtilles en automne, en septembre ou en octobre. Mais il est important d’avoir le temps d’effectuer l’opération avant les premières gelées, afin que les arbustes aient le temps de s’enraciner. Cependant, la plantation en automne présente un grand risque de mort des plants : si l’hiver arrive inopinément tôt, les arbustes n’auront pas le temps de s’enraciner et, très probablement, ils gèleront. C’est pourquoi la plantation de myrtilles en automne nécessite une attention particulière pour couvrir les buissons, surtout dans les régions où les hivers sont rudes. Après la plantation, paillez le cercle du buisson et couvrez les jeunes plants avec un matériau non tissé. Les plantes bien couvertes survivront à l’hiver et commenceront à pousser activement au printemps.

Vous pouvez même planter des myrtilles en été si nécessaire, mais seulement si vous avez acheté un plant avec un système racinaire fermé. Dans ce cas, le système racinaire n’est pratiquement pas traumatisé lors de la transplantation, de sorte que la plante s’enracine bien dans son nouvel emplacement.

Les myrtilles font partie des plantes qui ont besoin d’une pollinisation croisée pour produire une récolte abondante. C’est pourquoi il convient de planter au moins deux (ou mieux – plus) myrtilliers côte à côte dans le jardin. Il peut s’agir de plantes de variétés différentes, mais il est important qu’elles aient les mêmes dates de floraison.

Les subtilités de la plantation des myrtilles

Lors de la plantation des myrtilles, une attention particulière doit être portée au choix du plant, à la préparation de la fosse de plantation, ainsi qu’au « maintien » d’une certaine distance entre les plants.

Préparation du plant

Il est préférable d’utiliser des plants de deux ou trois ans pour la plantation. L’idéal est d’utiliser des plants à système racinaire fermé (vendus en conteneurs). Ces plants sont plus faciles à transplanter et s’enracinent plus rapidement.

À propos !

Les plants de myrtilles à système racinaire ouvert peuvent être plantés au printemps. Pour une plantation en automne, il est préférable d’acheter des myrtilliers en conteneur. Les plants doivent être sains et vigoureux, car les plants faibles risquent de ne pas survivre à l’hiver.

Avant de planter un plant de myrtille dont le système racinaire est fermé, il faut l’arroser abondamment, de manière à ce qu’il ne détruise pas la motte de terre lorsqu’on le sort du conteneur. Si les racines sont fortement enchevêtrées, il faut les démêler délicatement avec les mains ou les tailler légèrement. Une plante dont les racines sont enchevêtrées et repliées vers l’intérieur se développera mal, poussera lentement, tombera malade et finira par mourir.

Outre les racines, il faut également s’intéresser aux pousses. Supprimez celles qui sont faibles, malades ou abîmées.

La plantation

Le trou de plantation doit être large et profond afin de laisser suffisamment d’espace aux racines pour se développer. Les dimensions recommandées sont d’environ 40-50 cm de diamètre et 30-40 cm de profondeur.

Si l’acidité et la composition mécanique du sol de votre parcelle ne répondent pas aux exigences des myrtilles, remplissez le trou avec un mélange spécial de terre qui augmente le niveau d’acidité et rend le sol plus léger. Pour ce faire, mélangez

• tourbe blonde (tourbe rouge) – 5 parts,
• sciure de bois de conifères – 2 parts,
• sable – 1 part,
• sulfate d’ammonium – 2-3 cuillères à soupe
• sulfate de potassium – 1-2 cuillères à soupe.

Lorsque vous plantez un plant de myrtille, placez-le de manière à ce que le collet de ses racines se trouve à 4-5 cm sous le niveau du sol – cela stimulera la croissance de racines supplémentaires. Si la plante est plantée trop profondément, elle risque de pourrir. Après la plantation, arrosez abondamment l’arbuste et paillez le sol autour de lui avec 5 à 7 cm de sciure de pin, d’écorce de pin ou de tourbe. Le paillis permet de retenir l’humidité et de protéger les racines de la surchauffe en été et du gel en hiver.

La distance entre les buissons dépend de leur taille à l’âge adulte. Les plantes miniatures et à faible croissance doivent être placées à une distance de 80 cm les unes des autres, les plantes à croissance moyenne et à forte croissance à une distance de 1,2-1,5 m. Laissez un espace de 1,0 à 1,5 mètre entre les rangées. Ce schéma de plantation offre suffisamment d’espace pour la croissance et l’entretien de la culture.

Les autres soins à apporter aux myrtilliers consistent à les arroser régulièrement, à les nourrir avec des engrais « corrects » (pas d’engrais organiques ni chlorés !), à maintenir le bon niveau d’acidité du sol, à les traiter contre les maladies et les ravageurs et à les tailler en temps voulu.

La plantation de myrtilles est un processus simple mais responsable, qui exige le respect de certaines règles. Leur respect influe directement sur la réussite de la culture de cette merveilleuse baie. En suivant les recommandations, vous pourrez cultiver des myrtilliers sains, qui vous donneront une récolte abondante pendant de nombreuses années.